Le Président Bouteflika a effectué, jeudi dernier, une visite officielle à Madrid à la tête d’une importante délégation ministérielle à l’invitation du président du gouvernement espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatero. Une visite qui entre dans le cadre de la tenue de la 4e réunion de haut niveau entre l’Algérie et l’Espagne, en application du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération liant les deux pays.
Cette rencontre, malgré sa brève durée, a été un grand succès et les deux partenaires, par la voix des ministres des Affaires étrangères, MM. Medelci et Moratinos, l’ont souligné lors de la conférence de presse qu’ils ont animée au Palacio de la Moncloa à l’issue des travaux sanctionnés par la publication d’un communiqué commun.
Les raisons d’être satisfait apparaissent au vu de la forte impulsion donnée à la coopération entre les deux pays, notamment dans le secteur de l’énergie, un domaine où la coopération bilatérale “est devenue qualitative dans son contenu”, comme l’a relevé M. Medelci, qui mettra en avant l’importance des projets qui vont être réalisés ou réceptionnés prochainement. Ainsi, le projet Medgaz en voie d’achèvement, devrait être inauguré en juin 2010.
Dans le domaine des énergies renouvelables, les deux partenaires vont réaliser une station solaire de 150 Megawatts qui sera pratiquement la première du genre. Un projet qui constitue un exemple à développer dans l’espace régional, note M. Medelci. Autre projet d’importance, c’est l’élaboration d’une charte sur l’énergie et l’environnement. Un groupe de travail sera mis en place pour faire avancer ce projet, qui devra, selon M. Moratinos, “présenter la vision stratégique de la relation énergétique entre l’Europe et l’Afrique du Nord, et, notamment avec l’Algérie”.
Les décisions, tout aussi stratégiques concernant la coopération dans les autres domaines (lutte contre le terrorisme, traitement du problème de l’émigration clandestine, coopération culturelle, technique et scientifique...), traduisent clairement la forte volonté politique de concrétiser ce partenariat stratégique. Une démarche qui n’a rien d’un slogan, par conséquent. Du coup, les nuages apparus dans le sillage du différend entre Sonatrach et Repsol n’auront pas tardé à se dissiper par le règlement du litige par la voie de l’arbitrage international remettant les choses en place. En somme un incident dépassable dans une relation dense et multiforme.
“Avant d’aller à l’arbitrage sur les questions énergétiques, nous déployons ensemble un effort d’assistance, d’accompagnement. N’ayant pas pu aboutir d’un résultat, nous allons à l’arbitrage. On y va quand c’est nécessaire et on l’évite quand c’est évitable. Ceci dit, nous avons respecté nos engagements”, dira M. Medelci.
Mettant en relief le caractère global de la relation entre l’Algérie et l’Espagne, le chef de la diplomatie algérienne soulignera les avancées extrêmement importantes enregistrées au cours des trois années avec l’augmentation notable des flux commerciaux, des investissements également où la présence espagnole est un fait acquis. Le même constat est fait par M. Moratinos qui note qu’il s’agit d’une relation stratégique, profonde, qui présente un énorme potentiel.
Tout en soulignant que la coopération algéro-espagnole a atteint aujourd’hui son régime de croisière et que les deux Présidents Bouteflika et Zapatero ont décidé d’ouvrir une nouvelle page dans la coopération entre les deux pays. M. Medelci notera l’importance qu’accordent les deux partenaires à la diversification de leurs relations, que ce soit dans le secteur de l’énergie ou dans d’autres domaines.
Le ministre a émis le souhait de voir les entreprises espagnoles participer de manière encore plus substantielle dans la réalisation du plan de relance qui démarrera en 2010 avec des investissements estimés à 150 milliards de dollars sans compter les investissements des opérateurs eux-mêmes. Les secteurs où les firmes espagnoles peuvent intervenir utilement sont nombreux : matériaux de construction, agro-alimentaire, pêche, ressources en eau, tourisme. Les deux parties ont convenu de développer la coopération culturelle, scientifique et technique.
La coopération en matière de relations humaines est essentielle et nécessite davantage d’efforts reconnaissent les deux parties et dans cette perspective il convient de renouveler le cadre juridique de la coopération.
M. Medelci n’a pas manqué de souligner l’importance de la circulation des personnes et à ce sujet il fera remarquer que les efforts pour faciliter la délivrance des visas restent insuffisants face à l’attente des jeunes qui souhaitent voyager ou rendre visite à leurs proches.
Evoquant la coopération entre l’Algérie et l’Union européenne, le ministre a souhaité que l’actuelle présidence espagnole sera l’occasion de marquer des pas positifs. Nous souhaitons pouvoir travailler mieux avec l’Union européenne avec laquelle nous avons des relations stratégiques, a souligné M. Medelci. Le ministre a estimé qu’il n’est pas question de modifier le contenu formel, juridique de l’Accord d’association. C’est un engagement que les deux partenaires ont pris et qu’ils vont respecter. Cependant, les deux parties (l’Algérie et l’UE) sont interpellées pour travailler plus franchement et mettre à plat les problèmes pour trouver les formules, les espaces et les méthodes devant permettre de travailler de manière équilibrée et ambitieuse. On l’a fait avec les Espagnols qui sont à même de passer des messages, dira M. Medelci qui répondait à une question durant le débat.
A propos du dialogue des 5+5, le ministre a précisé que la rencontre de Tunis sera sans doute une opportunité pour faire avancer l’idée d’organiser un sommet des 5+5 le plus tôt possible. Au sujet du problème de l’immigration clandestine, le communiqué final précise que l’Espagne et l’Algérie qui font face au phénomène contemporain global des migrations conviennent qu’il faut lui accorder l’importance qu’il mérite. A cet effet, elles considèrent que ce phénomène doit faire l’objet d’un traitement approprié fondé sur la concertation et la coopération et sur la nécessité de s’attaquer à ses causes profondes. Au sujet du problème du Sahara occidental, le communiqué indique que l’Espagne et l’Algérie considèrent que le règlement du conflit du Sahara occidental revêt un caractère prioritaire. Les deux pays ont passé en revue les derniers développements relatifs à cette question et ont exprimé leur volonté de continuer à travailler dans le cadre des Nations unies afin de trouver une solution juste, définitive et mutuellement acceptable pour les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, qui garantisse le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Medelci note qu’il s’agit d’un objectif qui ne concerne pas seulement l’Algérie et l’Espagne mais concerne toute la communauté internationale. La coopération dans ce domaine est une réalité. Il rappellera les efforts de l’Algérie pour sortir de ce piège et pour apporter son expérience à tous ceux qui en ont besoin.
La région du Sahel est un sujet de préoccupation majeure qui est pris en charge par les services compétents des pays de la région qui souhaitent que les pays riverains apportent leur soutien dans la lutte contre ce fléau. M. Moratinos pour sa part, a tenu à exprimer la gratitude de l’Espagne pour l’aide apportée par les services de renseignements algériens afin de trouver la meilleure solution pour la libération des citoyens espagnols enlevés par les groupuscules terroristes activant dans la région du Sahel, soulignant la fermeté de la position de l’Espagne dans la lutte contre le terrorisme et sa fermeté également pour ce qui est de payer une rançon, chose tout à fait exclue, dira-t-il.
M. Medelci a évoqué également la préoccupation des deux partenaires concernant ceux qui sont privés de liberté, notamment en Palestine et au Sahara occidental. Nous devons travailler à cet objectif humanitaire sur la base du respect du principe de la responsabilité des Etats, dira le chef de la diplomatie algérienne.
De notre envoyé spécial
à Madrid Zoubir Gadoum
Cette rencontre, malgré sa brève durée, a été un grand succès et les deux partenaires, par la voix des ministres des Affaires étrangères, MM. Medelci et Moratinos, l’ont souligné lors de la conférence de presse qu’ils ont animée au Palacio de la Moncloa à l’issue des travaux sanctionnés par la publication d’un communiqué commun.
Les raisons d’être satisfait apparaissent au vu de la forte impulsion donnée à la coopération entre les deux pays, notamment dans le secteur de l’énergie, un domaine où la coopération bilatérale “est devenue qualitative dans son contenu”, comme l’a relevé M. Medelci, qui mettra en avant l’importance des projets qui vont être réalisés ou réceptionnés prochainement. Ainsi, le projet Medgaz en voie d’achèvement, devrait être inauguré en juin 2010.
Dans le domaine des énergies renouvelables, les deux partenaires vont réaliser une station solaire de 150 Megawatts qui sera pratiquement la première du genre. Un projet qui constitue un exemple à développer dans l’espace régional, note M. Medelci. Autre projet d’importance, c’est l’élaboration d’une charte sur l’énergie et l’environnement. Un groupe de travail sera mis en place pour faire avancer ce projet, qui devra, selon M. Moratinos, “présenter la vision stratégique de la relation énergétique entre l’Europe et l’Afrique du Nord, et, notamment avec l’Algérie”.
Les décisions, tout aussi stratégiques concernant la coopération dans les autres domaines (lutte contre le terrorisme, traitement du problème de l’émigration clandestine, coopération culturelle, technique et scientifique...), traduisent clairement la forte volonté politique de concrétiser ce partenariat stratégique. Une démarche qui n’a rien d’un slogan, par conséquent. Du coup, les nuages apparus dans le sillage du différend entre Sonatrach et Repsol n’auront pas tardé à se dissiper par le règlement du litige par la voie de l’arbitrage international remettant les choses en place. En somme un incident dépassable dans une relation dense et multiforme.
“Avant d’aller à l’arbitrage sur les questions énergétiques, nous déployons ensemble un effort d’assistance, d’accompagnement. N’ayant pas pu aboutir d’un résultat, nous allons à l’arbitrage. On y va quand c’est nécessaire et on l’évite quand c’est évitable. Ceci dit, nous avons respecté nos engagements”, dira M. Medelci.
Mettant en relief le caractère global de la relation entre l’Algérie et l’Espagne, le chef de la diplomatie algérienne soulignera les avancées extrêmement importantes enregistrées au cours des trois années avec l’augmentation notable des flux commerciaux, des investissements également où la présence espagnole est un fait acquis. Le même constat est fait par M. Moratinos qui note qu’il s’agit d’une relation stratégique, profonde, qui présente un énorme potentiel.
Tout en soulignant que la coopération algéro-espagnole a atteint aujourd’hui son régime de croisière et que les deux Présidents Bouteflika et Zapatero ont décidé d’ouvrir une nouvelle page dans la coopération entre les deux pays. M. Medelci notera l’importance qu’accordent les deux partenaires à la diversification de leurs relations, que ce soit dans le secteur de l’énergie ou dans d’autres domaines.
Le ministre a émis le souhait de voir les entreprises espagnoles participer de manière encore plus substantielle dans la réalisation du plan de relance qui démarrera en 2010 avec des investissements estimés à 150 milliards de dollars sans compter les investissements des opérateurs eux-mêmes. Les secteurs où les firmes espagnoles peuvent intervenir utilement sont nombreux : matériaux de construction, agro-alimentaire, pêche, ressources en eau, tourisme. Les deux parties ont convenu de développer la coopération culturelle, scientifique et technique.
La coopération en matière de relations humaines est essentielle et nécessite davantage d’efforts reconnaissent les deux parties et dans cette perspective il convient de renouveler le cadre juridique de la coopération.
M. Medelci n’a pas manqué de souligner l’importance de la circulation des personnes et à ce sujet il fera remarquer que les efforts pour faciliter la délivrance des visas restent insuffisants face à l’attente des jeunes qui souhaitent voyager ou rendre visite à leurs proches.
Evoquant la coopération entre l’Algérie et l’Union européenne, le ministre a souhaité que l’actuelle présidence espagnole sera l’occasion de marquer des pas positifs. Nous souhaitons pouvoir travailler mieux avec l’Union européenne avec laquelle nous avons des relations stratégiques, a souligné M. Medelci. Le ministre a estimé qu’il n’est pas question de modifier le contenu formel, juridique de l’Accord d’association. C’est un engagement que les deux partenaires ont pris et qu’ils vont respecter. Cependant, les deux parties (l’Algérie et l’UE) sont interpellées pour travailler plus franchement et mettre à plat les problèmes pour trouver les formules, les espaces et les méthodes devant permettre de travailler de manière équilibrée et ambitieuse. On l’a fait avec les Espagnols qui sont à même de passer des messages, dira M. Medelci qui répondait à une question durant le débat.
A propos du dialogue des 5+5, le ministre a précisé que la rencontre de Tunis sera sans doute une opportunité pour faire avancer l’idée d’organiser un sommet des 5+5 le plus tôt possible. Au sujet du problème de l’immigration clandestine, le communiqué final précise que l’Espagne et l’Algérie qui font face au phénomène contemporain global des migrations conviennent qu’il faut lui accorder l’importance qu’il mérite. A cet effet, elles considèrent que ce phénomène doit faire l’objet d’un traitement approprié fondé sur la concertation et la coopération et sur la nécessité de s’attaquer à ses causes profondes. Au sujet du problème du Sahara occidental, le communiqué indique que l’Espagne et l’Algérie considèrent que le règlement du conflit du Sahara occidental revêt un caractère prioritaire. Les deux pays ont passé en revue les derniers développements relatifs à cette question et ont exprimé leur volonté de continuer à travailler dans le cadre des Nations unies afin de trouver une solution juste, définitive et mutuellement acceptable pour les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, qui garantisse le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Medelci note qu’il s’agit d’un objectif qui ne concerne pas seulement l’Algérie et l’Espagne mais concerne toute la communauté internationale. La coopération dans ce domaine est une réalité. Il rappellera les efforts de l’Algérie pour sortir de ce piège et pour apporter son expérience à tous ceux qui en ont besoin.
La région du Sahel est un sujet de préoccupation majeure qui est pris en charge par les services compétents des pays de la région qui souhaitent que les pays riverains apportent leur soutien dans la lutte contre ce fléau. M. Moratinos pour sa part, a tenu à exprimer la gratitude de l’Espagne pour l’aide apportée par les services de renseignements algériens afin de trouver la meilleure solution pour la libération des citoyens espagnols enlevés par les groupuscules terroristes activant dans la région du Sahel, soulignant la fermeté de la position de l’Espagne dans la lutte contre le terrorisme et sa fermeté également pour ce qui est de payer une rançon, chose tout à fait exclue, dira-t-il.
M. Medelci a évoqué également la préoccupation des deux partenaires concernant ceux qui sont privés de liberté, notamment en Palestine et au Sahara occidental. Nous devons travailler à cet objectif humanitaire sur la base du respect du principe de la responsabilité des Etats, dira le chef de la diplomatie algérienne.
De notre envoyé spécial
à Madrid Zoubir Gadoum
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